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Les 8 enjeux que doivent relever les plateformes de crowdfunding en 2021

14 octobre 2021

Business insight

Si la crise sanitaire a mis à mal de nombreux acteurs de l’économie, les plateformes de financement participatif ont enregistré une progression record en 2020. Le baromètre de l’association Financement Participatif France fait état d’une hausse de 62% par rapport à 2019, ce qui représente un peu plus d’un milliard d’euros récoltés. Ainsi, les plateformes de crowdfunding ont permis de soutenir l’économie pendant la crise. Mais qu’en sera-t-il en 2021 ? Quels sont les enjeux que doivent désormais relever les plateformes de crowdfunding ? Léo Lemordant, cofondateur et président d’Enerfip, partage son regard sur ce sujet.

 

Zoom sur Enerfip

Enerfip est une plateforme agréée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) en tant que Conseiller en Investissements Participatifs, et par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), en tant qu’Intermédiaire en Financement Participatif. Son activité principale ? Financer des projets d’énergie renouvelable. Programmes photovoltaïques, éoliens, de biomasse, d’innovation… Enerfip a déjà récolté plus de 110 M€ auprès de 28 000 simples épargnants pour soutenir la transition écologique en France.

 

Participer à la relance économique de l’après-crise

En avril 2020, l’État a mis en place le plan PGE ou Prêt Garanti par l’Etat. Ce dispositif d’aides vise à soutenir financièrement les entreprises en difficulté pendant la crise sanitaire. 300 milliards d’euros de prêt ont ainsi été accordés, sous forme d’offres de crédit exceptionnelles. Dans le cadre de ce PGE, des plateformes de crowdfunding ont ouvert des collectes, permettant à des particuliers de prêter de l’argent à des entreprises. Alors qu’il devait prendre fin le 30 juin, le dispositif de Prêt Garanti par l’État a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2021. Les plateformes de crowdfunding ont donc encore un rôle à jouer dans la relance économique.

 

Être irréprochable côté conformité

Pour encadrer la croissance du financement participatif, la législation évolue fréquemment. Les plateformes de crowdfunding doivent donc veiller à être en totale conformité avec les nouvelles réglementations. Dernière avancée en date : le règlement européen sur le financement participatif. ECSP ou European Crowdfunding Service Provider. Ce statut permet aux plateformes de prêt et d’investissement de développer leur activité à l’échelle européenne. Cette harmonisation réglementaire constitue un enjeu de taille pour les plateformes de crowdfunding qui doivent entamer les démarches de mise en conformité afin d’être prêtes en 2022. Enjeu supplémentaire pour les plateformes de prêt : ce nouveau règlement modifie la gestion extinctive des plateformes, qui devient la continuité d’activité. Le terme change, mais il implique surtout que les plateformes adaptent leur plan de continuité d’activité à de nouvelles exigences.

 

Lire aussi : Crowdlending, crowdequity : tout comprendre au règlement européen sur le financement participatif (ECSP)

 

Répondre aux besoins de financement d’un marché de plus en plus mature

Le règlement européen abaisse le plafond des montants collectés par projet à 5 millions d’euros. Fin 2019, le seuil était passé de 2,5 à 8 millions d’euros. Selon Léo Lemordant, « ce rehaussement réglementaire a mis en lumière les plateformes de financement participatif, en apportant une marque de crédibilité ». Les plateformes de financement participatif sont donc sollicitées pour des collectes de plus en plus élevées. « Les volumes de financement pour lesquels nous sommes consultés sont 10 fois plus importants qu’il y a un an. Les projets supérieurs à 2,5 millions d’euros et auxquels nous pouvons aujourd’hui prendre part, auraient été auparavant financés par d’autres acteurs, notamment des fonds d’investissement spécialisés. La contrainte réglementaire faisait que nous ne pouvions adresser ces besoins. L’évolution de la réglementation nous a donné l’opportunité de prouver que nous étions capables de répondre à des besoins de financement plus élevés, et de nature différente. » analyse-t-il. Tout l’enjeu pour les plateformes consiste donc à répondre aux besoins de financements des porteurs de projets,  à travers une offre de service mature et professionnelle.

 

Accompagner les porteurs de projet sur la structuration juridico-financière des levées de fonds

La montée en maturité du marché du financement participatif induit une évolution de la nature des plateformes. Si le crowdfunding reste leur cœur de métier, une expertise autour de ce cœur de métier se développe en parallèle. Le rôle des plateformes de financement participatif ne consiste plus seulement en la mise en relation des porteurs de projet et des investisseurs pour la réalisation de collectes. « Aujourd’hui, une intelligence et une approche différentes se développent, explique Léo Lemordant. Les porteurs de projet ne viennent plus uniquement nous voir pour mettre en place des collectes qui viendraient compléter les fonds propres par exemple pour l’octroi d’un prêt bancaire. Ils s’adressent à nous pour une structuration plus globale de leur levée de fonds. Nous les conseillons donc sur le montage le plus approprié à leur projet. » Ainsi, les plateformes tendent désormais à se positionner comme des conseillers auprès des porteurs de projet.

 

Adresser des typologies d’investisseur variées

Côté investisseurs, les plateformes s’orientent également  vers une démarche de conseil. Les volumes de collecte étant plus conséquents, tout l’enjeu consiste à mobiliser des typologies d’investisseurs variées, afin de couvrir les différentes logiques d’investissement. C’est en mobilisant tous les types d’investisseurs, avec des approches adaptées, que les objectifs de collectes sont atteints. Les plateformes doivent donc proposer une offre de valeur intéressante aux investisseurs, petits particuliers comme grandes fortunes.

 

Améliorer l’expérience des investisseurs

Afin que les investisseurs confient leur argent pour le financement de projets, il est nécessaire que les plateformes garantissent une expérience fluide et sans accroc. Aussi, l’expérience des investisseurs est primordiale dans le domaine du financement participatif. Si la plateforme n’inspire pas confiance ou que son utilisation est complexe, les investisseurs n’oseront pas réaliser de prêts. Ils se tourneront alors vers des circuits plus traditionnels pour investir leur argent. Les plateformes de crowdfunding doivent donc assurer ergonomie, fluidité et sécurité. Ce n’est qu’ainsi qu’elles gagneront le cœur des investisseurs et se prémuniront de toute réticence de leur part.

 

Standardiser les financements à partir de PEA et PEA-PME

À la suite de la loi PACTE, les plateformes ont pu proposer aux investisseurs de financer des projets avec leurs livrets PEA et PEA-PME. Léo Lemordant explique  : « Tandis que le PEA est avant tout fait pour investir dans les grandes sociétés cotées en bourse -mais pas exclusivement-, le PEA-PME a été créé spécifiquement pour les sociétés non-cotées et financer le tissu de PME. Nos offres sont régulièrement éligibles à ces livrets. Les investisseurs peuvent alors demander à payer depuis leurs livrets PEA et PEA-PME et ainsi défiscaliser les intérêts. C’est une belle opportunité mais cela pose des soucis de structuration et d’alignement entre tous les acteurs de la chaîne de gestion. Dans la montée en gamme des plateformes, nous aimerions proposer ce livret pour stimuler les investissements et augmenter la satisfaction client. Mais pour cela, il existe un réel enjeu de standardisation auquel il devient impératif de répondre. Les banques, les plateformes et les intermédiaires doivent aboutir, j’espère prochainement, à un processus standardisé qui facilitera le traitement de ce type de souscriptions. » Si des discussions sont aujourd’hui en cours, ce sujet d’alignement représente un enjeu d’envergure pour le secteur du crowdfunding.

 

Automatiser et déléguer un maximum d’opérationnel

Au-delà de la standardisation, l’un des grands enjeux pour l’ensemble de l’écosystème du crowdfunding relève de l’automatisation des plateformes. « Le crowdfunding en 2021, ne ressemble plus à celui des années 2012-2013. Aujourd’hui, la dimension professionnelle des plateformes se développe et le crowdfunding est perçu comme un véritable produit d’épargne attractif, et non plus comme une innovation sympa mais accessoire. » analyse Léo Lemordant. Parce qu’elles gèrent de plus en plus de volume de prêts, de plus en plus de projets et de plus en plus d’investisseurs, les plateformes de financement participatif entament une réelle professionnalisation de leurs process. Ce développement nécessite toutefois d’avoir des systèmes performants, une réconciliation automatisée, une bonne gestion des remboursements… À ce titre, il peut être intéressant d’automatiser et de déléguer un maximum de process, telles que les opérations financières.

 

Mise en conformité, montée en maturité, amélioration de l’expérience ou automatisation des processus, les dispositifs de paiement recouvrent différents enjeux importants pour les plateformes de crowdfunding. Conscient de leur importance, Lemonway accompagne les plateformes dans la gestion de leur flux de paiement. En tant que Prestataire de Service de Paiement, nous vous proposons une multitude de services pour adapter votre plateforme aux évolutions de l’écosystème du crowdfunding. Vous souhaitez en savoir plus et échanger avec nos experts ? Contactez-nous dès aujourd’hui !